T'es belle, t'as juste à marier un gars riche!

Faudrait peut-être commencer à se demander : pourquoi ? Pourquoi tant de jeunes filles — et même s’il n’y en avait qu’un pourcentage «acceptable» selon les statistiques… — pourquoi ces filles pensent, à cet âge hautement créatif et indépendantiste, que leur meilleur avenir est dans la prostitution (supposément) protégée par des garçons, qui n’ont pas la couche sèche pour la plupart, et qui jouent les gros caïds comme des gros cons, plus cons que leur ombre.
Qu’avons-nous fait, ou laissé faire, ou laissé dire, pour que de si jeunes filles, brillantes et en pleine possession de leurs moyens, croient que l’avenir, eh ben! c’est ça ! Le jack-pot ? Être un objet, pas respectée par aucun mec, surtout pas ceux qui la payent, qui ne marieraient jamais une pute.
Qu’avons-nous fait, ou laissé faire, ou laissé dire pour que de jeunes hommes croient que le succès et la virilité passent par l’aliénation de femmes de leur âge — ou bcp plus jeunes qu’eux. En fait, ici, il faut se demander pourquoi la femme est une marchandise, comme un beau char. Pourquoi ces gars-là pensent que c'est ben correct ?
Où en est l’égalité entre les hommes et les femmes, dans notre société, quand des jeunes filles pensent que c’est plus valorisant de vendre leur cul et leur bouche que d’aller à l’université ?
Où a-t-on failli ? À quelle heure on a tourné la tête et pas vu ce qui s’en venait ?
Hé hé… On a tous vu, on a tout vu, on a juste laissé faire.
Le pire, c’est que ces jeunes filles sont convaincues d’avoir gagné quelque part, parce qu’on célèbre, d’une façon ou d’une autre, leur apparence, leur beauté. Elles ne savent pas qu’elles seront à jeter sous peu. L’âge… ça arrive comme ça, un matin.
Que reste-t-il ensuite? Quand tu t'es droguée pour ne pas sentir, mais tu étais bien dans ton milieu, ta gang… puis un jour on te jette. Tu fais quoi? Tu vas où? Itinérance ou suicide?
Je ne voudrais pas finir là-dessus, mais en fait, j'ai pas grand-chose à ajouter. Nous avons failli. Nous avons de la misère. Nous ne savons pas gérer. Nous ne sommes pas dans une société égalitaire hommes/femmes. Nous véhiculons, peut-être malgré nous, des valeurs poches pour les filles et les femmes.
Combien de fois on m’a dit (nonobstant toutes mes activités et réalisations) : t'es belle, t’as juste à marier un gars riche.